De manière bimensuelle, Diplomatis vous propose son Bull’ Géopo, un bulletin synthétique regroupant les principales informations qui se sont déroulées au sein des relations internationales, durant les deux semaines qui viennent de s’écouler.
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ToggleChute du régime de Bachar Al-Assad.

La fin d’un demi-siècle de pouvoir pour la lignée Al-Assad, et l’aboutissement de plus d’une décennie de guerre civile. La percée, entamée courant du mois de novembre 2024, s’est terminée. Les rebelles islamistes sont rentrés dans Damas, durant la nuit du 07 au 08 décembre 2024. Cette date marque la chute de Bachar Al-Assad. En un peu moins de deux semaines, le dictateur syrien est chassé du pouvoir, et exfiltré en Russie.
Moscou et Téhéran perdent un allié au Moyen-Orient, zone où leurs influences respectives refluent. La Russie possédant deux bases sur le territoire syrien : la base navale de Tartous et la base aérienne de Hmeimim. Quant à l’Iran, il s’agit de la perte d’une de ses principales zones d’influences, lui permettant d’acheminer du matériel au Hezbollah au Liban, notamment.
Le ministère des Affaires étrangères français, par le biais d’un communiqué, « salue la chute du régime de Bachar al-Assad le 8 décembre 2024, après plus de 13 ans d’une répression d’une grande violence contre son propre peuple ». De plus, « La France appelle au silence des armes, à la préservation des institutions de l’Etat, au respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie. Elle appelle à une transition politique pacifique et respectueuse de la diversité du peuple syrien, qui protège les civils et toutes les minorités, conformément au droit international. Elle appelle tous les Syriens à l’unité, à la réconciliation, et à rejeter toute forme d’extrémisme. »
Premiers chiffres officiels ukrainiens pour les pertes au combat.

Après une rencontre trilatérale, à l’occasion de la réouverture de la Cathédrale Notre-Dame de Paris, entre les Présidents américains, français et ukrainien, Donald Trump, élu 47e Président des Etats-Unis, avança des chiffres sur son réseau Truth Social. En effet, selon le futur locataire de la Maison-Blanche, près de 600 000 soldats russes seraient tombés ou blessés et 400 000 ukrainiens.
Ces allégations ont poussé le Président Zelensky à déclarer, publiquement, des chiffres officiels pour la première fois : 43 000 soldats ukrainiens sont décédés et 370 000 blessés. Par ailleurs, Volodymyr Zelensky a annoncé que les troupes nord-coréennes étaient engagées dans l’oblat de Koursk. Ces dernières subissant d’importantes pertes durant les assauts.
La situation sur le terrain reste compliquée pour l’Ukraine. L’incertitude grandit, d’autant plus, à l’approche de l’intronisation de Donald Trump en janvier 2025. En prévision de l’imprévisibilité inhérent à son successeur, Joe Biden a débloqué une nouvelle enveloppe d’aide le 12 décembre, en faveur de Kiev, d’un montant de 500 millions de dollars – le troisième envoi depuis le début du mois de décembre.
Motion de destitution contre le Président sud-coréen.

Le 03 décembre 2024, le pays du Matin calme a failli basculer, de nouveau, dans une dictature. Le Président Yoon Suk-Yeol déclare, durant une allocution télévisée à 22h25 heure locale, la loi martiale – une première depuis 1979. La base de son argumentation reposant, essentiellement, sur des allégations à l’encontre de l’opposition. En effet, le Parti démocrate soutiendrait, selon le Président, la Corée du Nord.
La totalité des partis, y compris celui dont est issu le chef de l’Etat sud-coréen, condamnent immédiatement cette décision. Les députés, barricadés dans l’enceinte de l’Assemblée malgré la prise d’assaut par l’armée, ont voté contre l’application de la loi martiale, et sa levée, par le biais d’une motion pour bloquer cette initiative.
Le ministre de La Défense, Kim Yong-Hyun, démissionne le 5 décembre. Arrêté par la police, il a tenté de se suicider à la prison de Séoul le 10 décembre. Le ministre de l’Intérieur, Lee Sang-Min, démissionne également le 08 décembre 2024.
Le Président Yoon Suk-Yeol est destitué, le 14 décembre, après un vote à l’Assemblée nationale. 204 voix pour, 85 contre (3 abstentions et 8 votes nuls). Dans l’attente que la Cour constitutionnelle statue sur la destitution du Président – dans un délai de 180 jours – le Premier ministre Han Duck-Soo va assurer l’interim à la tête du pays.
Annulation du scrutin présidentiel en Roumanie.

Après la surprise du premier tour où, le 24 novembre 2024, Călin Georgescu est arrivé en tête, du premier tour de l’élection présidentielle roumaine, la Cour constitutionnelle a rendu une importante décision.
M. Georgescu, classé à l’extrême-droite, a utilisé massivement les réseaux sociaux, notamment Tik-Tok. La surprise fut donc totale. Après une confirmation des résultats, le 2 décembre, la Cour constitutionnelle roumaine a décidé d’annuler le premier tour, le 06 décembre. La motivation des juges suprêmes repose sur l’entrisme russe dans la campagne présidentielle. Moscou aurait participé, activement, pour soutenir M. Georgescu sur les réseaux sociaux – et principalement TikTok.
Dès l’annonce des résultats du premier tour, des représentants européens se sont questionnés sur les résultats. Valérie Hayer, euro-députée, demande, par le biais d’une lettre du 3 décembre 2024, à la Présidente du Parlement européen de convoquer le PDG de Tik-Tok pour explication. Mme Hayer arguant que « la confiance dans la démocratie ne peut être mise en péril par les algorithmes des médias sociaux ».
KURASZYK Dimitri