Bull’ Géopo’ n° 28 : du 13 au 26 janvier 2025

De manière bimensuelle, Diplomatis vous propose son Bull’ Géopo, un bulletin synthétique regroupant les principales informations qui se sont déroulées au sein des relations internationales, durant les deux semaines qui viennent de s’écouler.

Des palestiniens remontant au nord de la bande de Gaza, le 19 janvier 2025, après le cessez-le-feu conclu entre le Hamas et Israël. (Omar AL-QATTAA/AFP)

Pour la seconde fois, depuis les attentats du 07 octobre 2023, un cessez-le-feu est conclu entre Israël et le Hamas. Longtemps désirée, cette trêve devenait une arlésienne au fil des mois. La faute aux deux parties se renvoyant constamment la responsabilité, et poussant les médiateurs à indiquer leur retrait des négociations.

Néanmoins, un changement s’est opéré. Le 15 janvier 2025, il est annoncé que l’Etat hébreu et le Hamas ont conclus un accord de cessez-le-feu. Ce dernier implique l’arrêt d’opération militaires ainsi que la libération d’otages israéliens, et prisonniers palestiniens. L’aboutissement des tractations possède le sceau d’une collaboration historique. L’administration Biden, sortante, et l’administration Trump, élue et en attente de son investiture, ont travaillé main dans la main sur cet accord. Brett McGurk, envoyé spécial, de Joe Biden, pour le Moyen-Orient, et son homologue dans la future présidence Trump, Steve Witkoff, ont travaillé de concert. 

Reprenant le cadre d’une précédente négociation, entre les Etats-Unis et Israël, en mai 2024, un processus s’échelonnant sur trois périodes est prévu. Les deux dernières ne seront négociées qu’à partir du seizième jour du cessez-le-feu. La première, d’une durée équivalente à 42 jours, doit permettre la libération, de part et d’autre, de ressortissants. Tsahal s’engage également à se retirer des zones peuplés jusqu’ à la frontière entre Gaza et l’Egypte, puis mettre en place une zone tampon entre Gaza et Israël. 

La première libération a eu lieu consécutivement au début de la prise d’effet de l’accord. Le 19 janvier 2025, trois israéliennes : Doron Steinbrecher, Emily Damari, Romi Gonen sont libérées en échange de 90 prisonniers palestiniens – dont Khalida Jarra, députée au Conseil législatif palestinien. 
La seconde opération d’échange s’est déroulée le 25 janvier. Cette fois, 4 militaires de Tsahal ont retrouvé la liberté :  Liri Albag, Daniella Gilboa, Karina Ariev,  Naama Levy contre 200 prisonniers palestiniens.

En parallèle de ce cessez-le-feu, une annonce est tombée pour Tsahal. Herzi Halevi, Chef d’Etat-major de l’armée israélienne a présenté sa démission. Le général Halevi met en avant sa responsabilité dans l’attaque du Hamas, le 07 octobre 2023. 

Investiture du 47e Président des Etats-Unis : Donald Trump.

Le 47e Président des Etats-Unis, Donald Trump, prêtant serment durant son investiture, le 20 janvier 2025, dans le Capitole des Etats-Unis à Washington. (POOL/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/Getty Images via AFP)

A l’intérieur du Capitole, pour cause de température glaciale, la prestation de serment du 47e Président des Etats-Unis a eu lieu le 20 janvier 2025. Au-delà de la présence des anciens Présidents Bill Clinton, George W. Bush, et Barack Obama, ainsi que Joe Biden – alors que Donald Trump était absent à l’investiture de ce dernier en 2021. 
Parmi les invités économiques, on peut notamment nommer les membres de la tech américaine : Elon Musk – principal soutien de Donald Trump durant la campagne présidentielle-, Jeff Bezos, Mark Zuckerberg et Tim Cook. Le directeur général de TikTok, application au coeur d’un maelström politico-judiciaire aux Etats-Unis, Shou Zi Chew était également présent.

Choses relativement inédite, des chefs d’Etat étrangers furent également conviés. Parmi lesquels le Président argentin Javier Milei, la Présidente du Conseil des Ministres d’Italie Giorgia Meloni. Malgré son invitation, Xi Jinping ne s’est pas rendu à Washington, déléguant sa représentation à son Vice-Président Han Zheng. 

Les personnalités françaises présentes au sein du siège du Congrès américain, le 20 janvier, sont Bernard Arnault, PDG du groupe de luxe LVMH, ses enfants Delphine et Alexandre ainsi que le milliardaire Xavier Niel. Diverses personnalités de la droite de l’échiquier politique (Eric Zemmour et sa compagne Sarah Knafo, Marion Maréchal) étaient présents. 

Les premières mesures ont été signé dès le premier jour pour le 47e Président des Etats-Unis. Parmi lesquels : le retrait de l’Organisation Mondiale de la Santé – pour cause « d’escroquerie »  -, de l’accord de Paris – après un retrait durant son premier mandat et la réintroduction par Joe Biden -, gracier les émeutiers du Capitole du 06 janvier 2021, instituer l’état d’urgence à la frontière sud avec le Mexique, supprimer les politiques d’aides pour les personnes transgenres et réintégrer Cuba sur la liste noire des pays soutenant le terrorisme. 

Trois jours plus tard, le 23 janvier, Donald Trump a prononcé un discours, en visioconférence, à Davos. A cette occasion, le nouveau locataire de la Maison-Blanche a proposé un « deal » aux entreprises mondiales. Soit ils viennent produire sur le sol américain, avec des impôts bas, soit ils produisent ailleurs mais payeront des droits de douane. De plus, Donald Trump a explicitement attaqué la bureaucratie européenne, notamment sa réglementation extrêmement lourde. 

Pete Hegseth est officiellement devenu le 29e secrétaire à La Défense des Etats-Unis, le 24 janvier 2025. Le Sénat, très divisé sur cette nomination, a dû nécessiter le vote décisif du Vice-Président J.D. Vance pour confirmer M. Hegseth dans ses nouvelles fonctions. 

De plus, le 25 janvier, le 72e Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Marco Rubio, a annoncé le gel de l’aide étrangère des Etats-Unis, à l’exception de celle pour l’Egypte, Israël et l’aide alimentaire d’urgence. 

Arrestation du Président sud-coréen Yoon Suk-Yeol.

Après la tentative, ratée, du Président Yoon Suk-Yeol d’imposer la loi martiale en Corée du Sud, il s’était retranché dans la résidence présidentielle. Néanmoins, après un long face à face entre les services de sécurité de la présidence et les enquêteurs accompagnés des forces de l’ordre, le Président Yoon a été arrêté le 15 janvier 2025 – une première dans l’histoire du pays du matin calme. 

L’enquête pour « rébellion », à l’encontre de l’ancien procureur, prévoit une éventualité où la condamnation peut inclure la peine de mort. Yoon-Suk Yeol, a, devant les enquêteurs, exercé son droit de garder le silence

Offensive des rebelles du M23 en République Démocratique du Congo.

Des militaires appartenant à la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), à Goma le 25 janvier 2025. (Jospin Mwisha/Agence France-Presse)

Les forces armées congolaises, de la République Démocratique du Congo (RDC), sont en difficultés depuis des manœuvres du groupe rebelle M23. Ce dernier, Mouvement du 23 mars pour son nom complet, est un groupe armé, à majorité d’ethnie tutsi, actif dans la région du Nord-Kivu. Le 21 janvier 2025, le groupe effectue une percée au détriment des forces armées congolaises. La prise de Minova est d’importance pour, par la suite, prendre le contrôle de la ville de Goma – chef-lieu de la région du Nord-Kivu.  

Une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU a été avancé au dimanche 26 janvier, au lieu du lundi 27 janvier. Treize soldats étrangers sont décédés dans les affrontements, dont trois casques bleus de la MONUSCO. Les combats opposent les forces congolaises, soutenus par la MONUSCO, et les partisans du M23 soutenus par 3 000 à 4 000 soldats du Rwanda voisin. 

La France, par le biais d’une déclaration de presse de son Ambassadeur en RDC Nicolas de Rivière,  » condamne cette offensive et appelle le M23 et le Rwanda à cesser cette offensive ». Le Président de la République française Emmanuel Macron s’est entretenu avec ses homologues congolais, Félix Tshisekedi, et rwandais, Paul Kagame, le 25 janvier. Le 8e Président de la Ve République a « exprimé sa très vive préoccupation quant à la situation dans le Nord Kivu, notamment autour de Goma et quant aux violations de l’intégrité territoriale de la RDC ». De plus, il a souligné que « tout devait être fait pour la protection des populations civiles et le respect de la souveraineté congolaise ». 

KURASZYK Dimitri