Bull’ Géopo’ n° 7 : du 9 au 22 octobre 2023

De manière bimensuelle, le dimanche, Diplomatis vous propose son Bull’ Géopo, un bulletin synthétique regroupant les principales informations qui se sont déroulées au sein des relations internationales, durant les deux semaines qui viennent de s’écouler.

L'hôpital Al-Ahli à Gaza, le 18 octobre 2023 (picture alliance/dpa. via Getty)

Le 7 octobre, le mouvement islamiste Hamas mena une attaque coordonnée en Israël. Faisant plus de 1 400 morts, cet assaut a profondément marqué l’Etat hébreu. Dès lors, en préparation d’une offensive terrestre consistant à pénétrer dans la bande de Gaza, Tsahal a mené une intense campagne de bombardements, occasionnant la mort de plus de 6 250 personnes. En un peu moins de deux semaines, le siège total imposé à la population palestinienne empêche celle-ci de pouvoir s’échapper (l’Egypte refusant d’ouvrir totalement le poste frontière de Rafah).

Le 17 octobre 2023, une explosion a lieu dans la cour extérieure de l’hôpital Al-Ahli Arabi de Gaza. Les estimations fluctuent, mais restent cependant catastrophiques en vies humaines, où entre 100 et 800 personnes auraient perdues la vie. Le Hamas, ainsi que le Président palestinien Mahmoud Abbas, indique qu’il s’agit d’une frappe aérienne israélienne. Tandis que selon l’Etat hébreu, il s’agirait d’un tir de roquette raté, lancé par l’organisation Jihad Islamique. Un responsable de la Direction du Renseignement Militaire français (DRM) a déclaré que « la nature de l’explosion et les échanges avec d’autres partenaires du renseignement me conduisent à (affirmer) que rien ne permet de dire qu’il s’agit d’une frappe israélienne. L’hypothèse la plus plus probable est une roquette palestinienne qui a explosé avec une charge d’environ 5 kilos ». 

Les réactions internationales ont été multiples. La Ligue arabe a demandé à « l’Occident à faire cesser immédiatement cette tragédie ». Le Président de la Commission de l’Union Africaine Moussa Faki a condamné Israël de « crime de guerre ». Pour le Président égyptien Abdel Fatah Al-Sissi condamne l’attaque d’Israël en dénonçant un acte de guerre. Le Président français Macron, quant à lui, a également condamné l’attaque en soulignant que « rien ne peut justifier une frappe contre des civils ».

L'adresse à la Nation de Joe Biden : Un soutien sans faille à l'Ukraine et Israël.

Le 46e Président des Etats-Unis, Joe Biden, durant son adresse à la Nation depuis le bureau oval, le 19 octobre 2023 (WHITE HOUSE)

Pour la seconde fois en trois ans de mandat, Joe Biden s’adressait au peuple américain depuis le Bureau Ovale. Le jeudi 19 octobre, le Président des Etats-Unis décida de prendre la parole car, selon lui, notre époque est « comme un « point d’inflexion » dans l’histoire du monde : une bataille entre les démocraties et les autocraties ». 

Son intervention, d’une durée d’une quinzaine de minutes, comporte notamment un passage ou il insiste sur le fait que « l’Histoire nous a appris que, lorsque les terroristes ne paient pas le prix de la terreur, lorsque les dictateurs ne paient pas le prix de leur agression, ils provoquent davantage de chaos, de morts et de destruction ». Joe Biden tente donc de lier les conflits russo-ukrainien et israélo-palestinien, en argumentant que « le coût et les menaces pour l’Amérique et le monde ne cessent d’augmenter ». 

Dans ce sens, le 46e Président des Etats-Unis compte envoyer au Congrès, le vendredi 20 octobre 2023, une demande de financement d’environ 100 milliards de dollars. La somme se diviserait comme suit : 10 milliards de dollars pour Israël, et 60 milliards  reviendraient à l’Ukraine, la région Indo-Pacifique et la sécurité aux frontières. Néanmoins, rien est fait avec un Congrès sous tension, et qui ne possède plus de speaker à la Chambre des représentant (depuis la destitution de Kevin McCarthy par la frange conservatrice du Parti Républicain). 

La coordinatrice des Nations-Unies, Louise Aubin, persona non-grata au Niger.

Louise Aubin, ancienne coordinatrice de l'ONU au Nigers (DW)

Nouvelle expulsion au Niger. A peine quelques jours après le départ de l’ambassadeur français Sylvain Itté; Louise Aubin, coordinatrice de l’ONU dans le pays sahélien, s’est vue ordonnée de quitter le Niger

Les putschistes, au pouvoir depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023, ont motivé leur décision sur le fait qu’il existe des « entraves » des Nations unies à sa reconnaissance internationale. Dès lors, le ministère nigérien des Affaires étrangère déclare, dans un communiqué daté de mardi 11 octobre, et transmis à l’AFP le mercredi : « le gouvernement décide d’ordonner à l’ambassadeur, coordonnateur résident du système des Nations unies, son excellence madame Louise Aubin, de prendre toutes les dispositions utiles pour quitter Niamey sous soixante-douze heures ».

Les entraves, selon les militaires nigériens, ont lieu durant la 78e Assemblée générale de l’ONU « en vue de contrarier la participation pleine et entière du Niger ». En effet, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré, était présent à New-York. Néanmoins, aucune prise de parole de sa part n’a eu lieu durant l’Assemblée Générale.