De manière bimensuelle, le dimanche, Diplomatis vous propose son Bull’ Géopo, un bulletin synthétique regroupant les principales informations qui se sont déroulées au sein des relations internationales, durant les deux semaines qui viennent de s’écouler.
Cette prise de parole fut attendue depuis l’entrée en guerre d’Israël contre le Hamas, à la suite de l’attaque menée par ce dernier le 07 octobre 2023. Beyrouth, et l’ensemble du Liban a fortiori, s’est figé le vendredi 03 novembre. Hassan Nasrallah, dans son discours, s’est distancié de l’opération « Déluge d’el-Aqsa » mené sur le sol de l’Etat Hébreu. En effet, l’entièreté de l’opération est, selon le chef du Hezbollah, cent pour cent palestienne. De plus, et ce fut l’information la plus scrutée, Hassan Nasrallah est resté flou sur l’engagement, au combat de la milice chiite, laissant la conditionnalité à deux facteurs. Selon lui, il s’agit de « l’évolution de la situation à Gaza et d’une éventuelle attaque d’Israël contre le Liban ». Le commandant en chef de « l’Axe de la Résistance » n’a pas parlé au nom du Hamas, signifiant bien vouloir rester en dehors de la conflictualité actuelle.
Le mardi 31 octobre 2023, Tsahal a mené un bombardement sur le camp de réfugiés de Jabaliya faisant des dizaines de morts. L’objectif principal, pour Israël, était de viser des membres du Hamas, et notamment l’un des leaders du massacre du 7 octobre. En réaction à cette attaque d’un camp de réfugiés, de multiples pays ont rompu leurs relations diplomatiques avec l’Etat hébreu. Le Chili et la Bolivie ont rappelé leurs ambassadeurs respectifs. La Paz déclare que la décision a été prise « en signe de rejet et de condamnation de l’offensive militaire israélienne agressive et disproportionnée menée dans la bande de Gaza ». Les deux états ont été suivi par la Colombie lorsque le Président Gustavo Petro, sur X (anciennement Twitter), a annoncé rappelé son ambassadeur en Israël.
Après une semaine de combats au sol, Israël a annoncé avoir encerclé la ville de Gaza, et commencé un combat au corps-à-corps avec le Hamas. Après toute une succession de raids limités, l‘invasion terrestre s’est concrétisée… avec les facteurs devant être pris en compte : les otages toujours retenus captifs, et les civils n’ayant pas pu fuir les zones de combats.
La sortie de la Russie du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires.
En vertu d’une loi promulguée par le Président russe Vladimir Poutine, la Russie sort du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN). Ladite loi avait été votée par la Douma d’Etat, la chambre basse du Parlement russe, le 17 octobre 2023; et par la chambre haute à la fin du même mois.
Le TICEN est un traité international mettant en place un engagement étatique où chaque partie prenante se doit de ne pas faire d’explosion expérimentale d’arme nucléaire (ou d’autre explosion nucléaire dans quelque environnement que ce soit). Le TICEN interdit les essais nucléaires souterrains et envisage tout un régime de contrôle de son application (il est donc plus complet que le traité d’interdiction partielle des essais nucléaires de 1963). Malgré sa signature le 24 septembre 1996, le traité n’est jamais entré en vigueur puisque sur les 44 Etats repris dans l’annexe 2 du TICEN, seuls 36 l’ont ratifié (en 2019).
Vaste attaque russe, en Ukraine, depuis le début de l'année 2023.
Selon l’Ukraine, la Russie a bombardé près de 118 agglomérations, réparties dans dix régions, durant le mercredi 1er novembre 2023. L’une des cibles a notamment été une raffinerie de pétrole à Krementckouk, nécessitant pas moins d’une centaine de pompiers pour contenir le feu provoqué. Avec l’hiver approchant, les infrastructures énergétiques ukrainiennes représentent une cible de choix pour l’armée russe. Contrairement à l’hiver dernier, un risque de lassitude provenant de la population ukrainienne risque de poindre à l’encontre des dirigeants de Kiev (l’incapacité à protéger et maintenir les infrastructures énergétiques prenant le pas sur l’envahisseur russe).
De plus pour la première fois, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, le général Valery Zaloujny, déclare que « la guerre est en train de passer à une nouvelle étape : ce que nous, militaires, appelons la guerre de « position », caractérisée par des combats statiques et d’usure, comme lors de la Première Guerre mondiale, par opposition à la guerre de mouvement et de vitesse (..) cela va profiter à la Russie en lui permettant de reconstruire sa puissance militaire. » Par ces mots, le général Zaloujny reconnait l’échec de la contre-offensive n’ayant progressé que de 17 kilomètres en 5 mois. Avec l’absence de cette « percée profonde et belle », l’Ukraine attend la livraison de nouvelles aides occidentales, notamment les F-16 de conception américaine, pour connaitre un changement de dynamique sur le terrain.
Un souverain pontife, pour la première fois, à une COP.
Du 30 novembre au 12 décembre 2023 se déroulera la COP28 de Dubaï. Le Pape François compte se rendre à ce sommet international relatif à la lutte contre le réchauffement climatique. Pour la première fois depuis l’institution de la COP en 1995, un souverain pontife va assister à un sommet des Nations-Unies sur le climat. Le Vatican s’investit, de manière plus active, dans le champs des délibérations internationales sur le climat.
Depuis son intronisation au poste de Pape, François souhaita mettre en avant la lutte contre le réchauffement climatique. Dans ce leitmotiv de son mandat pontifical, il écrivit deux essais. Le premier : « Laudato Si » (« Loué soit-tu ») concernant une « écologie intégrale ». Le second « Laudate Deum » (« Louez Dieu ») où il demande aux grandes puissances d’abandonner les énergies fossiles.