De manière bimensuelle, le dimanche, Diplomatis vous propose son Bull’ Géopo, un bulletin synthétique regroupant les principales informations qui se sont déroulées au sein des relations internationales, durant les deux semaines qui viennent de s’écouler.
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TogglePrésence de troupes occidentales en Ukraine.

Une semaine après la signature d’accords de sécurité, entre la France et l’Ukraine, le Président Macron organisa une conférence de soutien à l’Ukraine, à l’Elysée, le 26 février 2024.
Ce rendez-vous a réunit 17 chefs d’Etat et de gouvernement (Allemagne, Belgique, Croatie, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, Grèce, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque et Roumanie) ainsi que des représentants ministériel de pays anglo-saxons : Canada, Etats-Unis, Royaume-Unis ainsi que la Suède.
Durant cette réunion, le chef de l’Etat français a martelé que « la Russie ne peut et ne doit gagner cette guerre ». Emmanuel Macron profita de ce moment pour rappeler que « ce qui se joue aujourd’hui c’est également l’opportunité pour les Européens de définir leur propre sécurité ». En effet, la constitution d’une Europe de la défense reste une priorité pour le dirigeant tricolore.
Néanmoins, une phrase, en particulier, occupe l’esprit des chancelleries depuis la fin de cette réunion. Le Président Macron déclara : « Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu. Nous ferons tout ce qu’il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre ».
Une déclaration ayant fait bondir bon nombres des alliés européens de l’Ukraine. En premier lieu, l’Allemagne qui, par le biais de son chancelier Olaf Scholz, rappelle que « il n’y aura aucune troupe au sol, aucun soldat envoyé ni par les États européens, ni par les États de l’Otan sur le sol ukrainien ». Même son de cloche du côte de l’Alliance atlantique. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, affirme que « Les alliés de l’OTAN apportent un soutien sans précédent à l’Ukraine. Nous le faisons depuis 2014 et nous avons intensifié nos efforts après l’invasion à grande échelle. Mais il n’est pas prévu que des troupes de combat de l’OTAN soient déployées sur le terrain en Ukraine. »
Approbation hongroise pour l'entrée de la Suède dans l'OTAN

La fin de 200 ans de non-alignement militaire va prendre fin pour la Suède. En effet, alors qu’elle avait présenté sa candidature pour intégrer l’Alliance Atlantique, de manière concomitante avec la Finlande (des suites de l’invasion russe en Ukraine), son intégration fut un long chemin de croix.
D’abord, vis-à-vis de la Turquie, laquelle accusait la Suède de complicité de terrorisme car l’Etat scandinave accueillait des réfugiés kurdes. Après de longues tractations, incluant notamment des avions de chasse F-16 par les Etats-Unis, Ankara approuva l’entrée de Stockholm, dans l’Alliance, le mardi 23 janvier 2024.
Dès lors, il ne manquait plus que la ratification, par le Parlement hongrois, pour une intégration définitive de la Suède. Chose faite le 26 février 2024 où cette candidature a été approuvé par 188 des 199 députés hongrois. Un jour qualifié « d’historique » par le Premier ministre suédois Ulf Kristersson. De ce fait, la Suède devient le 32e Etat membre de l’OTAN, 21 mois après l’annonce de sa candidature.
Drame autour d'un convoi humanitaire à Gaza.

Gaza vient de vivre une émeute mortelle alors qu’Israël poursuit sa guerre contre le Hamas, et que le territoire enclavé subit une crise humanitaire majeure.
Plus de 112 personnes sont décédées et plus sont 760 blessés. Les faits ont eu lieu durant la nuit du 29 février 2024, autours d’un convoi humanitaire amenant des denrées alimentaires pour la population gazaouie. Selon Tsahal, des individus se seraient approchés du convoi. Ce rapprochement menant à un mouvement de foule incontrôlable et forçant les militaires israéliens à répliquer avec des coups de semonce en l’air.
Néanmoins, selon des témoignages palestiniens, les forces armées israéliennes auraient ouvert le feu sur la foule car cette dernière était proche des chars de l’Etat hébreu.
Malgré les points de vue divergents, les réactions internationales sont sévères. Le Président français Emmanuel Macron exprime sa « plus ferme réprobation face à ces tirs et demande la vérité, la justice et le respect du droit international ». La Ligue arabe a, de son côté, condamné « dans les termes les plus forts un acte barbare et brutal qui méprise totalement la vie humaine ». Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres est « choqué » par les faits survenus et demande une « enquête indépendante efficace ».
Le Conseil de sécurité proposa, le résolution demandant un cessez-le-feu humanitaire immédiat. Cependant les Etats-Unis ont posé leur véto (alors que le Royaume-Unis s’est abstenu). Une décision ayant fait réagir la Ligue Arabe, par le biais de son secrétaire général Ahmed Aboul Geit, qui déclare « que le fait de contrecarrer la résolution discrédite la crédibilité de l’ONU et prouve son incompétence à apporter une solution à la situation actuelle dans la bande de Gaza »
Le Sénégal toujours en crise.

La situation reste délicate au Sénégal. Dans les suites de l’imbroglio des dernières semaines, sur la tenue de l’élection présidentielle, le Président Sall donna un entretien télévisuel où il affirme que « le 2 avril » sa « mission se termine à la tête du Sénégal ». Par la même, le chef d’Etat entend faire respecter la Constitution en déclarant « qu’il appartiendra au Conseil constitutionnel de dire ce qui doit être fait » (dans l’organisation de l’élection).
A l’issue d’un dialogue national de deux jours, la date provisoire retenue, pour l’échéance électorale, est le 2 juin 2024. Néanmoins, cette date ne convient pas aux opposants politiques. Plusieurs personnes ont manifesté dans la capitale sénégalaise, en arborant notamment des portraits de l’opposant Ousmane Sonko (emprisonné depuis juillet 2023). L’un des principaux griefs reste la volonté d’une élection présidentielle avant la fin du mandat du Président Sall (fixée au 2 avril comme susmentionné).