Bull’ Géopo’ n°4 : 11 au 17 septembre 2023

Chaque dimanche, Diplomatis vous propose son Bull’ Géopo, un bulletin synthétique regroupant les principales informations qui se sont déroulées au sein des relations internationales, durant la semaine qui vient de s’écouler.

Le Président russe Vladimir Poutine (centre à gauche) et le dirigeant nord-coréen (au centre à droite) visitent le cosmodrome de Vostotchny, le mercredi 13 septembre (Vladimir Smirnov, pool, AFP).

Le dirigeant Nord-Coréen Kim Jong-Un a entrepris un voyage officiel, de plusieurs jours, chez son voisin Russe. Il s’agit ici de son premier voyage, en dehors des frontières de son Etat, depuis la pandémie de Covid-19. 

Le principal évènement de cette entreprise diplomatique, scrutée par le monde entier, est la rencontre entre Kim Jong-Un et Vladimir Poutine. Celle-ci s’est effectuée sur le cosmodrome de Vostotchny, le mercredi 13 septembre, où une visite des installations, et des lanceurs russes, a été programmé. L’objectif principal de Vladimir Poutine serait d’avoir accès à l’immense stock d’armement nord-coréen, de l’époque soviétique, pour continuer à mener à bien sa guerre en Ukraine. L’autre pendant, pour Kim Jong-Un, serait d’avoir accès à la technologie russe, autant pour son programme spatial que nucléaire. 

Kim Jong-Un, avant de poursuivre, présenta une invitation à son homologue russe pour une visite officielle en Corée du Nord, selon l’agence de presse officielle KNCA.

Une suspension de l'accueil des migrants par l'Allemagne.

De nombreux migrants attendant devant le centre d'accueil de Lampedusa (Alessandro Serrano/afp.com)

Le mercredi 13 septembre, l’Allemagne a déclaré suspendre « jusqu’à nouvel ordre » l’accueil de demandeurs d’asile en provenance d’Italie dans le cadre du « mécanisme volontaire de solidarité européenne ». 

Ce-dit mécanisme consiste à relocaliser les demandeurs d’asile dans les différents pays de l’Union Européenne (U.E.) afin de soulager les états méditerranéens subissant une forte pression migratoire (l’Italie et la Grèce notamment). Lancé en juin 2023, l’Allemagne s’était engagé à accueillir 3 500 demandeurs d’asile, et le pays en a accepté plus de 1 700

Le nœud du problème se situe au niveau du règlement de Dublin. Ce dernier dispose que le pays d’arrivée d’un migrant dans l’U.E. traite sa demande d’asile. Dès lors, il ne peut aller dans un autre pays si sa demande n’est pas traitée, sous peine de se voir renvoyé dans le pays d’arrivée. Dans les faits, l’Italie ne souhaite reprendre les migrants que veulent lui transférer les autres Etats. Le porte-parole du ministère de l’intérieur allemand, Maximilian Kall, déclare durant une conférence de presse que « sur plus de 12 400 demandes de prises en charge faites à l’Italie cette année jusqu’à fin août, dix transferts ont été réalisés jusque’à présent ».

Avec la pression migratoire que subit l’ile italienne de Lampedusa, durant cette semaine du 11 au 16 septembre, cette décision pourrait voir ses effets amplifier pour le pays en forme de botte. 

"Prise d'otage" de l'ambassadeur de France au Niger.

Le Président français Emmanuel Macron prononçant un discours durant la conférence des ambassadrices et ambassadeurs français, au Palais de l'Elysée, à Paris, le 20 Septembre 2022 (Mohammed Badra / AFP)

Le Président de la République française, Emmanuel Macron, a déclaré, au cours d’un déplacement à Semur-en-Auxois (Bourgogne), que « au moment où je vous parle, nous avons un ambassadeur (Silvain Itté) et des membres diplomatiques qui sont pris  en otage littéralement à l’ambassade de France ».

Le chef de l’Etat français avance que l’ensemble des personnes présentes au sein de l’ambassade doivent se nourrir avec des rations militaires puisqu’il est impossible de faire livrer de la nourriture. En effet, Sylvain Itté, qui s’est vu retirer les privilèges et immunité diplomatiques, considéré comme « persona non-grata » ne possède plus la possibilité de sortir. 

Il s’agit là d’un nouvel d’une nouvelle étape verbale dans le bras de fer qui oppose la France au Niger, depuis le coup d’Etat des militaires ayant renversé Mohamed Bazoum. Ce dernier toujours considéré comme « l’autorité légitime » par le Président français qui lui parle « chaque jour ». 

Enquête en destitution contre Joe Biden.

Le speaker de la Chambre des représentant, Kevin McCarthy, annonçant le lancement d'une enquête en destitution à l'encontre du Président des Etats-Unis Joe Biden, à Capitol Hill (Washington D.C., USA), le 12 septembre 2023. (REUTERS / Elizabeth Frantz)

Le mardi 12 septembre 2023, le speaker de la Chambre des représentant, Kevin McCarthy a annoncé le lancement d’une enquête, par les républicains, en destitution à l’encontre du Président Joe Biden. Il s’agit ici d’une première étape avant un éventuel impeachment. 

Les membres du Grand Old Party (GOP) motivent leur décision sur le fait que Joe Biden aurait « menti » à la population américaine sur les activités, à l’étranger, de son fils Hunter Biden. En effet, les républicains l’accusent d’être impliqué dans des affaires de corruption en Chine et en Ukraine (ainsi que de fraude fiscale et détention illégale d’arme à feu). 

Dans les faits, une double raison pousse à croire que cette procédure ne débouchera pas à une destitution de Joe Biden. La première, le Sénat est à majorité démocrate, laquelle n’ira pas à voter à l’encontre d’un Président du même parti politique. La seconde, les républicains n’avancent aucune preuve de ce qu’ils déclarent. 

Néanmoins, la portée demeure purement médiatique, alors que la première puissance mondiale rentre en pleine campagne électorale pour les élections présidentielles 2024.