De manière bimensuelle, le dimanche, Diplomatis vous propose son Bull’ Géopo, un bulletin synthétique regroupant les principales informations qui se sont déroulées au sein des relations internationales, durant les deux semaines qui viennent de s’écouler.
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ToggleUne rencontre attendue entre Joe Biden et Xi Jinping.

Pour la première fois depuis le sommet du G20, en novembre 2022, à Bali, les Présidents Joe Biden et Xi Jinping se sont rencontrés, en marge du forum de l’APEC (Coopération économique Asie-Pacifique), le mercredi 15 novembre 2023. Ce dernier, se tenant à San Francisco cette année, permet donc aux dirigeants, des deux premières puissances mondiale, d’organiser un entretien de premier ordre. En effet, les relations bilatérales entre les deux pays sont relativement froides, notamment depuis la visite de Nancy Pelosy à Taiwan, durant l’été 2022 (provoquant une rupture des communications militaires de haut niveau, restaurées cette semaine).
Parmi les questions sur la table, les Etats-Unis et la Chine ont trouvé une concorde sur la lutte contre le réchauffement climatique mondial, ainsi que contre les drogues touchant les américains. Car, l’origine du fentanyl, qui approvisionne la crise des opioïdes aux Etats-Unis (près d’une dizaine de milliers d’overdoses par an), provient d’entreprises chimiques chinoises. Ces dernières produisent à la fois le médicament en lui-même, mais également les différents produits chimiques servant à le fabriquer (une fois combinés).
Néanmoins, le point de crispation existe toujours autours de Taiwan. Le Président chinois, Xi Jinping exhorta, son homologue américain, à « cesser d’armer Taiwan ». Car, selon lui, la réunification est inévitable. La question de Taiwan reste profondément délicate, alors que l’Empire du Milieu instaure une pression militaire intense autours de l’Ile.
Toutefois, à la fin de la conférence de presse, le Président américain Joe Biden insista sur le qualificatif de « dictateur » concernant le Président chinois Xi Jinping : « Oui, écoutez, c’est un dictateur dans le sens où c’est un homme qui dirige un pays, un pays communiste, une forme de gouvernement totalement différente de la notre ». Cette déclaration provoqua un profond malaise auprès du Secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, tandis que le ministre des Affaires étrangères chinois, Mao Ning, répondit en dénonçant une « manipulation politique ».
Opération militaire de Tsahal à l'hôpital Al-Chifa de Gaza.

L’hôpital Al-Chifa, le mercredi 15 novembre, a été le centre d’une opération militaire mené par Israël. En effet, « sur la base de renseignements et d’une nécessité opérationnelle » les forces de défenses israéliennes ont mené une mission, contre le Hamas, au sein d’une zone précise de l’hôpital Al-Chifa.
Les hôpitaux possèdent un statut particulier dans le droit de la guerre. Car, l’article 12 du protocole additionnel aux Conventions de Genève dispose que les « unités sanitaires » sont « en tout temps être respectées et protégées et ne doivent pas être l’objet d’attaques ». A cela s’ajoute une triple conditionnalité : « appartenir à l’une des Parties au conflit », « être reconnue et autorisée par l’autorité compétente de l’une des parties au conflit », et « sans aucune distinction défavorable fondée sur la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion ou la croyance, les opinions politiques ou autres, l’origine nationale ou sociale, la fortune, la naissance ».
De facto, les deux parties de cette guerre, Hamas et Israël reconnaissent l’hôpital. Cependant, une limite est posée, concernant l’inviolabilité des « unités sanitaires », par l’article 13, de la Convention suscitée : « La protection due aux unités sanitaires civiles ne peut cesser que si elles sont utilisées pour commettre, en dehors de leur destination humanitaire, des actes nuisibles à l’ennemi. Toutefois, la protection cessera seulement après qu’une sommation fixant, chaque fois qu’il y aura lieu, un délai raisonnable, sera demeurée sans effet ». Dès lors l’armée israélienne soutient que le Hamas utiliserait les hôpitaux, et plus particulièrement celui de Al-Chifa, à des fins terroristes. Cela ne serait pas une première car le Hamas l’aurait déjà utilisé, en 2014 pour « détenir, interroger et torturer des suspects« .
Les premiers résultats des recherches de Tsahal, sur le site, concerne la découverte du corps de Yehudit Weiss (enlevée par le Hamas durant l’attaque du 07 Octobre 2023), où se trouvaient également des équipements militaires. A cela s’ajoute l’études des ordinateurs saisis, au sein de l’Hôpital Al-Chifa, dans lesquels étaient enregistrés des images relatives aux otages israéliens.
La crise humanitaire qui se profile, sur la bande de Gaza, s’annonce lourde où près de 25 hôpitaux sur 36 ne fonctionnaient plus. Au total, selon le gouvernement palestinien du Hamas, plus de 13 000 personnes seraient décédées des suites des bombardements israéliens (dont 5 500 enfants), depuis le 07 octobre 2023.
Poursuite de son programme nucléaire par l'Iran.

L’agence international de l’énergie atomique (AEIA) s’inquiète dans son rapport trimestriel confidentiel. Ce dernier avance un manque de coopération de l’Iran concernant son programme nucléaire. En effet, une augmentation de ses stocks d’uranium enrichi, d’environ 691,3 kilos, permet de constater une poursuite du développement dudit programme nucléaire (à titre d’information, les stocks étaient à hauteur de 3 795,5 kilos à la mi-août contre 4 486,8 le 28 octobre).
La situation se place dans un contexte beaucoup plus large au Moyen-Orient où une guerre, entre Israël et le Hamas, a lieu depuis le 07 octobre 2023. Même si les groupes relais de Téhéran, comme le Hezbollah, n’entendent pas participer de manière frontale aux combats, il reste que les conclusions de ce rapport conclut à une poursuite soutenue du programme nucléaire. L’agence onusienne accuse, également, l’Iran d’avoir retiré « à plusieurs inspecteurs européens leur droit de travailler » dans les installations nucléaires.
Doublement de l'aide militaire allemande, en 2024, pour l'Ukraine.

Alors que la contre-offensive, lancée plus tôt dans l’année 2023, n’a pas obtenu les résultats escomptés, l’Ukraine peut compter sur une continuité de l’aide provenant de ses alliés occidentaux. Le Président Biden compte demander un financement à hauteur de 60 milliards pour l’Ukraine, et depuis le 11 novembre, la coalition gouvernée par le Chancelier Olaf Scholz souhaiterait doubler l’aide de l’Allemagne envers Kiev. Dès lors, le montant doublerait pour atteindre 8 milliards de dollars.
Berlin est le second contributeur, le plus important, en faveur de l’Ukraine (derrière les Etats-Unis). Avec cette annonce, l’Allemagne porterait ses dépenses militaires à 2,1% du PIB, selon les premières estimations. Dès lors, si le Parlement berlinois approuve le budget fédéral pour 2024, l’objectif de 2% du PIB, alloués aux dépenses militaires, dont se sont engagés les pays membres de l’OTAN, serait dépassé. Parmi les principaux envois allemand pour l’Ukraine, nous retrouvons : des chars de combat Leopard 2, des véhicules blindés Marder, des systèmes antimissiles Iris T et Patriot, des canons antiaériens Gepard ou bien des lance-roquettes multiples.